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#1lib1ref 2020 : une singulière et étonnante édition

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1Lib1RefNous le disions déjà en mai, l’édition 2020 de #1lib1ref ne devait ressembler à aucune autre. Mais nous n’avions alors qu’une vague idée des effets que les circonstances de la pandémie de Covid-19 pourraient avoir sur cette traditionnelle campagne de contribution à Wikipédia. Entre sortie progressive de confinement, réorganisations en interne des bibliothèques, difficultés d’accès aux sources mais opportunités offertes par le numérique, il fut bien difficile d’imaginer le visage que prendrait cette seconde partie de la campagne.

En route vers une édition déjà inédite

L’année démarrait sous des auspices plutôt favorables avec l’édition organisée du 15 janvier au 5 février. Les bibliothécaires du monde entier, une nouvelle fois invités à ajouter au moins une source à Wikipédia pour renforcer sa fiabilité, répondaient présent. La campagne avait connu une progression générale en terme de contributions si l’on se réfère à la même période en 2019. 14555 modifications faites par 716 participant(e)s sur 7930 pages et 59 Wikipédia différentes.

Cependant, rien de bien homogène dans ce que recouvrent ces indicateurs. La surprise venait de l’explosion des compteurs sur la Wikipédia en hébreu (4533 modifications) suivie par les versions serbe (4052) et anglophone (1980). C’était bien une première pour les deux principaux “lauréats” qui n’avaient jusqu’alors pas montré de signe d’investissement massif. La version francophone restait au pied du podium avec des contributions en recul au regard de l’année précédente : 1758 modifications, 131 participant(e)s, 1321 pages contre respectivement 3555, 148 et 1163 en 2019 sur la même période.

À l’époque, le monde physique découvrait à peine l’existence d’une nouvelle épidémie et le monde numérique tâtonnait devant des transformations qui allaient s’avérer extraordinaires.

En mai, un symbole des transformations ?

L’enjeu d’un accès à la connaissance plus ouvert et plus fiable s’imposait plus que jamais pour cette seconde partie de la campagne 2020, alors que Wikipédia et‌ les‌ autres‌ ‌projets‌ ‌Wikimédia‌ enregistraient ‌un‌ ‌nombre‌ ‌de‌ ‌pages‌ ‌vues‌ ‌record‌ ‌au‌ ‌cours‌ ‌des‌ semaines précédentes dans un cadre de confinement généralisé.

La campagne 1lib1ref 2020 a officiellement pris fin le 5 juin dernier. Et bien qu’ils ne disent pas tout, ces chiffres positifs révèlent un lien évident avec des circonstances inhabituelles. Au total, ce sont 27805 modifications sur 6249 pages par 452 utilisateur·trice·s sur 41 projets qui ont été faites.

Dans le détail, la version anglophone a bénéficié de très nombreuses contributions (24024 !) et la version francophone s’honore de la seconde place avec 2566 contributions. La petite surprise provenant cette fois-ci du répertoire libre des espèces vivantes Wikispecies qui se glisse à la 3e place avec 474 contributions.

Nous pouvons féliciter l’ensemble des bibliothécaires francophones ayant participé à cet enrichissement car si le nombre de contributeur·trice·s a diminué par rapport à janvier (70 contre 131) le nombre de contributions est supérieur et constitue même un record pour la session de mai (2566 contre 37 en mai 2019…).

Le rapport avec les circonstances exceptionnelles du « déconfinement » s’exprime par une contribution plus intense par participant·es et le caractère inhabituel de la répartition linguistique et des projets Wikimédia.

Il n’est d’ailleurs pas inopportun d’entretenir une saine émulation entre les différentes versions de Wikipédia, l’horizon étant le même pour toutes : des sources fiables toujours plus nombreuses et accessibles au plus grand nombre.

Car la question d’une évolution stable des contributions se pose alors que les bibliothèques doivent penser à une adaptation à moyen et long terme aux usages du numérique et de l’accès aux sources.

Pour cette édition, nous avions bénéficié du relais de communication de l’Association des directrices et directeurs des bibliothèques municipales et groupements intercommunaux des villes de France (ADBGV), de l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur (ABES) et de l’Association des professionnels de l’information et de la documentation (ADBS). Gageons que les prochaines éditions montrent un alignement croissant des pratiques des bibliothécaires vers la diffusion numérique et soyons friands de surprises positives dans une campagne qui bénéficie d’un soutien grandissant des réseaux professionnels.

Crédits images
1Lib1Ref
Lin Kristensen from New Jersey, USA [CC-BY]
Effeietsanders, CC0
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