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Les faits sont là : 8 étapes pour lutter contre les fausses informations au sein de l’Union européenne

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Dans le contexte des dangers de la propagation de la désinformation, amplifiés pendant la pandémie de la COVID-19 et des résultats mitigés produits par le Code de bonnes pratiques sur la désinformation volontaire, la Commission européenne a appelé à contribution les parties prenantes sur ce sujet. Il s’agit autant d’un combat pour des connaissances fiables que contre la désinformation en ligne. Cette lutte est ancrée dans le mouvement Wikimedia, à commencer par Wikipédia, l’encyclopédie collaborative en ligne.

La communauté Wikimédia en quête d’informations fiables

L’exposition déséquilibrée des citoyens à des sources d’informations trompeuses ou fabriquées est un défi majeur pour l’Europe et le monde aujourd’hui. Il n’y a pas de solution miracle, technique ou financière : tous les acteurs de l’écosystème numérique et politique doivent œuvrer pour mettre en place des actions concrètes et cohérentes afin d’améliorer d’une part, l’accès à des sources d’informations fiables et, d’autre part, contenir la propagation de la désinformation en ligne. Nous avons plus que jamais besoin d’un éventail de politiques et d’actions à long terme.

Les communautés wikimédiennes ont toujours travaillé à rassembler des sources d’informations fiables et crédibles et ont toujours cherché à reconnaître et à limiter la diffusion de sources non fiables et d’informations non factuelles. Une attention particulière et des règles communautaires existent d’ailleurs au sein des projets afin d’estimer quelles sources sont fiables et quelles sources peuvent être utilisées dans Wikipédia par exemple.

En 2018, Wikimedia via le Free Knowledge Advocacy Group EU (FKAGEU) a participé au High Level Expert Group sur les « Fake News » de la Commission européenne qui a produit un rapport final et une définition du phénomène pour les institutions de l’Union européenne. Nous avons également participé au forum ultérieur qui a rédigé le Code de bonnes pratiques sur la désinformation, que la Commission européenne cherche maintenant à évaluer et à développer davantage.

« Il n'y a pas de solution miracle, technique ou financière : tous les acteurs de l'écosystème numérique et politique doivent œuvrer pour mettre en place des actions concrètes et cohérentes afin d’améliorer d'une part, l'accès à des sources d'informations fiables et, d'autre part, contenir la propagation de la désinformation en ligne ».

Par ailleurs, en février 2021, la Wikimedia Foundation a dévoilé un code de conduite universel qui définit ce qu’est un contenu délibérément biaisé, faux, inexact ou inapproprié. Les règles énoncées dans le Code s’appliquent à tous les contributeurs, organisateurs et participants d’événements, employés et membres du conseil d’administration des affiliés et employés et membres du conseil d’administration de la fondation elle-même.

Nos idées pour lutter contre la désinformation

Sur la base de la richesse de ces expériences, Wikimedia France et le FKAGEU ont partagé un certain nombre d’idées pour améliorer les futures actions de la Commission européenne en matière de désinformation :

1. Les indicateurs clés de performance (KPI)

Mettre en place des indicateurs clés de performance (KPI) homogènes, plus détaillés et clairs pour mesurer efficacement les réalisations des plates-formes. Il devrait y avoir un processus annuel d’examen public pour ces indicateurs de performance clés. 

2. De meilleurs outils

La Commission européenne devrait exiger que les plates-formes améliorent l’accessibilité, la clarté et la rétroaction de leurs outils de reporting. Les utilisateurs devraient pouvoir signaler un contenu potentiellement faux de la manière la plus simple possible. Les décisions et les mesures prises doivent également être communiquées de manière accessible et partageable.

3. Augmenter la traçabilité des informations

Les lecteurs devraient pouvoir retracer l’origine médiatique d’une information. Les médias devraient donc être encouragés à sourcer leurs informations et à donner les moyens à chacun d’avoir accès à l’article orginal par exemple.

4. Augmenter la transparence et la documentation

Le fonctionnement des systèmes – y compris des algorithmes – doit être aussi transparent que possible. Les utilisateurs doivent être capables de comprendre ce qu’ils voient et pourquoi, et idéalement avoir accès à des parties du code. Les chercheurs devraient avoir un accès complet au code.

5. Investir dans l’éducation aux médias

L’éducation doit être accessible tout au long de la vie des gens. Encourager les partenariats dans l’éducation aux médias et à l’information avec des institutions reconnues et des acteurs du monde de l’éducation.

6. Investir dans les organisations de vérification des faits

Cela inclut également les organisations qui vérifient les sources d’informations. Idéalement, les cotes de crédibilité seraient attachées à la source de l’information (par exemple, le site Web), et non au contenu réel.

7. Arrêter de financer la désinformation

Les campagnes et les sources diffusant intentionnellement un contenu non factuel sont toujours financées ou soutenues par la publicité, y compris via les principaux réseaux publicitaires.

8. Innover

La désinformation restera un phénomène, même si nous parvenons à la limiter. Pour y remédier, les sociétés doivent accroître leurs investissements dans des sources d’information fiables et instaurer la confiance. Il n’existe pas une seule mesure pour y parvenir, mais nous serions heureux que la Commission européenne travaille à une stratégie à cet égard.

A la suite de près de 40 soumissions aux consultations, la Commission adoptera un acte pour prendre de nouvelles mesures sur la question au deuxième trimestre de 2021.

A propos du Free Knowledge Advocacy Group EU

Le Free Knowledge Advocacy Group EU est le groupe de travail du mouvement Wikimédia sur la politique et la législation de l’UE. Ce groupe d’une trentaine de volontaires actifs est coordonné par deux salariés – Anna Mazgal et Dimi Dimitrov. Il est soutenu et financé par plusieurs chapitres (associations nationales) européens comme Wikimédia France.

→ Plus d’informations sur le site du FKAGEU.

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