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Wikimedia Commons, la médiathèque libre utilisée par Wikipédia supprime des contenus pornographiques

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Alors que le nombre total de contributions pour l’ensemble des projets Wikimédia vient de dépasser le milliard, la chaîne conservatrice américaine Fox News a entamé une campagne de lobbying auprès des donateurs au mouvement Wikimédia, parmi lesquels figurent de grands noms comme Google, Yahoo!, l’Open Society Institute ou la Fondation Ford. Il s’agit de les interpeller par des lettres ouvertes leur demandant si “elles sont conscientes de l’étendue” des images “illégales” et “pornographiques” stockées sur les serveurs de Wikimédia.

Une image parmi celles hébergées sur Commons
(Neitram, CC-BY-SA)

Ce n’est en fait pas Wikipédia qui est mise en cause, car son contenu est plus étroitement surveillé par la communauté, mais certaines images parmi les cinq millions de fichiers hébergés sur Wikimédia Commons. Cette base de données multimédia centralise des médias libres, tels que des photographies, des dessins, des schémas, des musiques, des animations ou bien encore des vidéos qui ont une utilité pour au moins un des projets de Wikimédia (Wikipédia bien sur mais aussi Wikisource, Wikiversité, Wikispecies, etc.). La richesse et la variété de son contenu, placé sous licence libre, fait que cette médiathèque en ligne est aussi utilisée par certains sites d’informations en ligne pour illustrer leurs articles.

De fait, la communauté de Wikimédia Commons est depuis longtemps consciente du problème et mène des actions ayant pour objectif de supprimer les images pornographiques sans dimension culturelle ou éducative. Cette tâche est compliquée car la sexualité constitue un pan entier de nos civilisations sur lequel on ne peut faire l’impasse. Sa perception est différente suivant les cultures, les religions ou les générations. La question de la limite entre art et pornographie est également posée, ainsi que celle de la censure. En effet, Commons est une médiathèque internationale et les législations varient selon les pays, certains d’entre eux censurant des images autorisées par d’autres. Quant aux serveurs de Wikimédia Commons, ils sont hébergés en Floride et voient en moyenne chaque jour un import massif de dizaines de milliers de nouvelles images.

Cette polémique, lancée en avril par l’un des deux co-fondateurs de Wikipédia, Larry Sanger, qui a depuis quitté le projet, et avivée par Fox News a relancé ce débat de longue date… et provoqué la suppression immédiate de certaines catégories d’images qui avaient été identifiées comme potentiellement choquantes. Mais le débat se poursuit parmi les contributeurs de Commons pour savoir si ces suppressions, notamment effectuées par Jimmy Wales, l’autre co-fondateur de l’encyclopédie en ligne, n’ont pas été trop larges et si certaines images doivent être restaurées.

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