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Assemblée Générale 2007

L’Assemblée Générale de 2008 a eu lieu le 27 janvier 2007 à la Cité des Sciences et de l’industrie à Paris.


La séance est ouverte à 13 heures 50 par Frédéric THUILLIER en sa qualité de président. Marie-Lan NGUYEN, secrétaire, assure le secrétariat de la séance.

Le nombre de membres présents en séance, représentés ou ayant voté par correspondance est de 33, soit 82,5 % des voix. Le quorum étant réuni, l’Assemblée générale peut validement délibérer tant dans sa partie extraordinaire que dans sa partie ordinaire.

À la demande de Delphine MENARD, l’Assemblée générale autorise la présence en son sein d’Arne KLEMPERT, directeur exécutif de Wikimedia Deutschland.

Il est procédé à un tour de table pour permettre aux membres de se présenter.

Assemblée générale extraordinaire

Delphine MENARD explique qu’il existe à l’heure actuelle 8 « chapters », c’est-à-dire des associations nationales représentant le mouvement Wikimédia dans le monde. L’association française est la deuxième à avoir été fondée après l’association allemande. Lors de sa création, la Fondation n’avait pas la structure qu’elle avait à présent. Jimbo WALES jouait un rôle très important et la place des associations nationales n’était pas encore bien établie.

Emmanuel de CHAMBOST suggère de traduire le terme anglais « chapters » par « sections ». Delphine MENARD estime que la traduction ne serait pas exacte. Au moment de la création des associations nationales, Jimbo WALES avait en tête pour la Fondation une structure proche de celle de la Croix-Rouge. Les statuts français ont donc entériné une certaine omniprésence de la Fondation, alors que l’association allemande était beaucoup plus indépendante. À l’heure actuelle, la Fondation détient un tiers des votes au sein de Wikimédia France, faculté qui n’a jamais été exercée et qui, pour Delphine MENARD, n’a pas lieu d’être. Les associations créées par la suite disposent d’une beaucoup plus grande indépendance. Dans un élan concerté entre la Fondation et l’association, il a été décidé de réviser et de simplifier les statuts.

Delphine MENARD détaille les propositions de révision. En résumé, les prérogatives de la Fondation sont systématiquement supprimées.

Alexis DUFRENOY craint que la Fondation ne s’isole des contributeurs et ne devienne une tour d’ivoire.

Delphine MENARD explique le Chapters Committee a travaillé à la mise en place d’un document contractuel visant à établir clairement les liens entre les chapitres et la Fondation. Celle-ci est responsable devant la loi de la base de données, située aux Etats-Unis ; les serveurs et les outils mis à disposition pour faire tourner les projets lui appartiennent. Les chapitres n’ont aucune responsabilité et aucun droit d’ingérence sur la vie des projets. Alexis DUFRENOY remarque que le droit d’ingérence de Wikimédia France sur Wikipedia ne figure plus dans le projet de révision.

Delphine MENARD le confirme. Les chapters sont des associations d’utilisateurs qui se réunissent pour promouvoir les projets Wikimédia et la diffusion de la connaissance libre. Il n’a jamais été question que Wikimédia France puisse peser dans la gestion des projets en tant que tel. Par ailleurs, la Fondation a toujours été, sur le plan légal, une sorte de tour d’ivoire : c’est sur elle que pèse la responsabilité juridique. Cependant, son fonctionnement a évolué : la majorité des membres du Board est désormais élue par la communauté. De même, Jimbo WALES a laissé la présidence à Florence DEVOUARD. Ces évolutions témoignent de l’implication croissante de la communauté dans la Fondation.

Frédéric THUILLIER souligne qu’en l’état actuel des statuts, l’association est assignable en justice au titre du contenu des sites alors qu’elle n’a aucun pouvoir sur leur contenu. L’avocat de l’association estime pour sa part que la rédaction actuelle met en danger l’association.

Delphine MENARD tempère ces propos : les statuts actuels ont été rédigés par Jean-Christophe CHAZALETTE de sorte à minimiser une éventuelle responsabilité vis-à-vis du contenu des projets. Cependant, ils prêtent indéniablement à confusion.

Emmanuel de CHAMBOST s’enquiert de la contribution financière de Wikimédia France à la Fondation.

Jean-François GAFFARD témoigne avoir été gêné de l’implication de la Fondation au sein de Wikimédia France sans que cette dernière ne bénéficie d’une contrepartie, par exemple sous forme de siège au sein du Board. La responsabilité juridique qui pouvait incomber à l’association lui posait également problème. Pour finir, il souhaite que les donateurs français puissent bénéficier de la déductibilité fiscale de leurs dons.

Delphine MENARD explique la déductibilité des dons est liée au statut d’« association d’intérêt général ». Aux termes du Code général des impôts, toute association dont l’activité répond à un certain nombre de critères est réputée comme telle. En pratique, une association doit demander à l’administration fiscale de lui indiquer si son activité autorise les dons ouvrant droit à peut produire des reçus de dons ouvrant droit à réduction fiscale. L’association essaiera donc d’obtenir cette garantie. La nouvelle rédaction des statuts a tenté de prendre en compte cet aspect.

Jean-François GAFFARD précise que sa question portait sur un don transitant par Wikimédia France à destination de la Fondation.

Delphine MENARD expose qu’aux termes de la législation américaine, la Fondation ne peut lancer un appel aux dons dont le produit serait, pour tout ou partie, versé à une autre association. Une restriction similaire s’applique dans tous les pays. Ainsi, le chapter allemand, qui dispose de ressources non négligeables, doit les consacrer à des actions effectuées sur le territoire allemand. Il a également consacré 75 000 euros à des serveurs proxy (Squid) qui sont actuellement localisés aux Pays-Bas, ainsi qu’à un serveur de sauvegarde. Delphine MENARD précise que les associations locales ne souhaitent pas acheter de serveurs pour héberger le contenu des projets : cela leur confèrerait le statut d’hébergeur et partant, une responsabilité juridique au titre de ces contenus.

Jean-François GAFFARD en conclut que l’hébergement de serveurs proxy n’entraîne pas de responsabilité éditoriale.

Delphine MENARD acquiesce. L’association allemande s’est fait confirmer la chose par son avocat.

Elle ne croit pas que l’association puisse reverser directement des dons français à la Fondation. En revanche, il existe beaucoup d’autres manières d’aider la Fondation. Réciproquement, les besoins de la Fondation ne sont pas uniquement financiers : le travail effectué par les chapters en termes de communication est également très important et contribue à lui faire gagner de l’argent.

Jean-François GAFFARD tient à rappeler que l’organe souverain d’une fondation est le Conseil d’administration, au lieu que celui d’une association est son Assemblée générale. Au sein d’une fondation, le pouvoir repose donc entre les mains d’un nombre limité de personnes. Dès lors, il se déclare pleinement satisfait par l’évolution de la Fondation (élargissement du CA avec un nombre plus important de membres élus par la communauté) et par la révision des statuts de Wikimédia France.

Philippe LEQUESNE souhaite savoir si la Fondation votera la révision des statuts. Pour mémoire, Delphine MENARD précise que la révision des statuts a été demandée par le Chapters Committee.

Interrogée par IRC par David MONNIAUX, Florence DEVOUARD annonce que la Fondation approuve la modification des statuts. Elle-même s’abstient à titre personnel, en raison du conflit d’intérêt.

Delphine MENARD donne lecture des révisions soumises au vote de l’Assemblée générale extraordinaire.

Sur proposition du Conseil d’administration et en l’absence d’opposition, il est procédé en séance à un vote à main levée. Quinze votes sont exprimés par correspondance ; deux membres sont représentés.

Frédéric THUILLIER appelle aux fonctions de scrutateurs Eric DANE et Lucie DEROO, qui procèdent au dépouillement des votes par correspondance.

La modification des statuts est approuvée à l’unanimité des voix moins une abstention. L’Assemblée générale extraordinaire est levée à 15 heures.

Assemblée générale ordinaire

La séance est ouverte à 15 heures.

Rapport d’activité

Frédéric THUILLIER expose que l’année 2006 a été riche en événements, en idées et en projets. Il cite par exemple la participation aux RMLL, à InterTICE et à la Fête de l’Humanité. L’association a participé à de nombreux colloques, organisés notamment par l’Education nationale et des bibliothécaires. Dans toutes ces manifestations ou presque, c’est l’association qui est sollicitée pour intervenir.

Il pointe quelques lacunes. D’abord, l’association compte relativement peu d’adhérents : à date, ses effectifs sont de 50 personnes, ce qui est peu comparé aux effectifs de l’association allemande. Ensuite, le fonctionnement du Conseil d’administration a fonctionné selon lui de manière trop fermée et coupée des membres. Les informations échangées par les administrateurs, par exemple, sont trop rarement retransmises sur la liste de diffusion des membres ou sur le canal IRC.

Au contraire, Delphine MENARD salue une implication forte de beaucoup de membres de l’association. Elle n’a pas l’impression que le Conseil d’administration ait fonctionné de manière fermée. Globalement, les discussions qui sont restées confidentielles l’ont été à juste titre, notamment en raison des enjeux juridiques soulevés. Elle estime donc que le Conseil d’administration a fonctionné de manière beaucoup plus ouverte que l’année précédente.

Pour sa part, Alvaro a l’impression que le fonctionnement de Wikimédia France se limite à son celui de son Conseil d’administration.

Delphine MENARD observe que l’association compte encore relativement peu d’adhérents. De fait, 50 % des membres sont actifs, ce qui est déjà non négligeable. Elle met également en avant la différence entre le fonctionnement d’un wiki, où il est facile à chacun d’apporter sa pierre à l’édifice, et le fonctionnement concret d’une association, qui exige davantage d’implication au quotidien.

Julien FAYOLLE ajoute que le fonctionnement du Conseil d’administration a été handicapé par un important renouvellement de ses membres en cours d’année.

Emmanuel de CHAMBOST souhaite savoir comment le Conseil d’administration fonctionne concrètement.

Frédéric THUILLIER répond que la liste de diffusion est le principal outil d’information et de décision. Il existe également un canal IRC, mais qui n’est de fait pas utilisé.

Emmanuel ENGELHART témoigne que la liste de diffusion est très active. Un effort important a été fait pour basculer sur la liste de l’association les sujets non confidentiels. Sur le fond, les activités du Conseil d’administration reflètent la diversité des membres de l’association. Ainsi, certains se sont saisis d’un projet : c’est par exemple le lobbying mené par David MONNIAUX en faveur de l’ouverture des bases iconographiques publiques. D’autres prennent plutôt en charge les tâches administratives ; d’autres enfin répondent aux nombreuses sollicitations de la presse.

Guillaume PAUMIER regrette que les administrateurs qui travaillent sur des dossiers précis ne rendent pas suffisamment compte de leurs activités à la communauté.

Frédéric THUILLIER rappelle que les membres du Conseil d’administration n’ont pas le monopole des activités.

Contacts institutionnels

David MONNIAUX relate ses efforts pour obtenir l’ouverture des fonds iconographiques des institutions publiques. La plupart du temps, celles-ci ne disposent que des droits patrimoniaux sur leurs images. Quand ce n’est pas le cas, elles sont attachées à leur droit d’auteur et souhaitent contrôler l’utilisation de leurs images. Dans les discussions avec ces institutions, la fréquentation de Wikipedia constitue un argument important. Dans certains cas, il est possible d’envoyer un photographe de la communauté pour prendre lui-même des photos.

Wikithèque

David MONNIAUX expose que les projets Wikimedia pèchent par le manque de moyens de recherche mis à disposition des visiteurs. Par exemple, il n’est pas facile pour un collégien ou un lycéen de trouver une photo d’animal ou de plante pour illustrer un exposé : il doit d’abord chercher le nom vernaculaire de l’animal sur Wikipedia et suivre le lien vers Commons, où il tombera sur des galeries et des catégories en anglais. Wikithèque est un portail qui vise à faciliter de telles recherches, ce qui permettra à Commons et à Wikisource de gagner en notoriété.

Johann DREO ajoute que les contenus répertoriés par les bases de données de l’Education nationale doivent se conformer à un certain standard de présentation des données. À l’heure actuelle, les projets Wikimedia ne le respectent pas, et ne figurent donc pas dans ces bases.

Deuxième salon d’histoire des sciences

Valérie CHANSIGAUD indique que WMF a participé à la deuxième édition du Salon du livre d’histoire des sciences et des techniques d’Ivry-sur-Seine. L’organisateur s’est déclaré très satisfait des retours sur la présentation qu’elle a effectuée sur Wikipedia.

À cette occasion, elle a noué des contacts pour un projet commun avec l’Espace Mendès-France de Poitiers. À ce sujet, elle tient à signaler que le manque de documentation papier constitue un handicap pour s’adresser à des personnes qui n’ont pas l’habitude de visiter Wikipedia, ou même d’aller sur Internet. Elle pense en particulier à des détenteurs de fonds d’archives dont le soutien serait très utile aux différents projets, d’autant que certaines collectivités territoriales sont susceptibles d’affecter des fonds à la diffusion de ces contenus.

Pierre BEAUDOUIN explique que pour ces institutions, les projets Wikimédia présentent l’intérêt d’assumer la charge de l’exploitation de ces contenus, qui exige de la main d’œuvre.

David MONNIAUX observe que les institutions publiques se refusent généralement, par principe, à autoriser l’exploitation commerciale de leurs images, que permettent les licences acceptées sur Wikimedia Commons. Or le plus souvent, ces mêmes acteurs ne tirent aucun profit de leurs fonds, ou très peu.

Fête de l’Humanité

Alexis DUFRENOY indique que Wikimédia France a participé à la Fête de l’Humanité. Outre la tenue d’un stand, elle a pris part aux débats « Société des savoirs » et « Internet et les nouveaux pouvoirs des citoyens ». À cette occasion, des T-shirts portant le logo Wikipedia ont été vendus. Contact a également été pris avec la société In Libro Veritas.

Frédéric THUILLIER distribue aux membres des marque-pages Wikipedia, fabriqués gratuitement par In Libro Veritas.

Alexis DUFRENOY conclut que l’association est entrée en relation avec des élus du Parti communiste, notamment à la Mairie de Paris.

David MONNIAUX indique avoir rencontré des élus au sujet des bases documentaires de la Mairie de Paris ; aucun résultat concret n’en est sorti.

Lionel ALLORGE s’interroge sur les freins à la numérisation de ces fonds.

David MONNIAUX cite diverses problématiques politiques.

Philippe LEQUESNE fait valoir que les collectivités territoriales comprennent rarement les enjeux liés aux TICE (Technologies de l’Information et de la Communication). En revanche, l’Union européenne a bien pris conscience de l’importance de son patrimoine immatériel et de la nécessité de le valoriser.

Jean-François GAFFARD évoque le rapport Breton sur le patrimoine immatériel de l’Etat. Il craint que la tendance ne soit pas à l’ouverture.

DVD

Emmanuel ENGELHART explique son objectif est la publication de tout ou partie de Wikipedia sous forme statique — CD ou DVD. Divers contacts ont été entrepris, mais sans aboutir à un élément concret. Parallèlement, des entreprises de sélection (Wikipedia 1.0) ont été lancées sur Wikipedia.

En septembre 2006, Emmanuel ENGELHART a été contacté par Pascal MARTIN (depuis membre de l’association, présent en séance), qui se propose de distribuer un DVD Wikipedia en partenariat avec la communauté. Le contenu serait consultable au moyen d’un logiciel de lecture libre. Dans un premier temps, il a été décidé de distribuer Wikipedia 0.5, une sélection déjà existante de 2000 articles anglophones. Un accord de principe a été trouvé avec la Fondation pour l’exploitation de la marque. Le projet est en phase de bêta-test ; le DVD devrait être en vente en ligne dans les semaines à venir.

Emmanuel ENGELHART espère pouvoir faire de même pour la Wikipedia francophone d’ici au mois de septembre. Deux possibilités s’offrent à lui : d’une part, une sélection effectuée manuellement par les membres de la communauté, sur le modèle de la Wikipedia anglophone ; d’autre part, une sélection par robot sur la base de critères formels permettant d’offrir une certaine sécurité juridique : filtrage automatique des vandalismes, listes blanches d’utilisateurs de confiance, etc. À date, le projet Histoire militaire a commencé à traduire le projet de sélection anglophone.

Pierre BEAUDOUIN s’enquiert de l’objectif en termes de nombre d’articles. Emmanuel ENGELHART répond que la sélection pourra comporter quelques milliers d’articles si elle est faite de manière manuelle, davantage si elle est faite de manière automatique. Pascal MARTIN témoigne que sa société a pour but la création d’un moteur de recherche. Les premières versions ont été conçues sur la base Wikipedia, d’où le contact pris avec Emmanuel ENGELHART. Lui-même ne souhaite pas intervenir dans le processus de sélection à proprement parler. Le prix du DVD sera fixé en accord avec la Fondation.

Lionel ALLORGE demande si le DVD sera diffusé uniquement sur Internet ou si un jour, il sera possible d’acheter Wikipedia à la FNAC.

Pascal MARTIN indique que dans un premier temps, la vente sera exclusivement en ligne, sachant que la sélection d’articles a une durée de vie assez limitée. À terme, il se rapprochera de centrales d’achat pour une diffusion plus classique.

Emmanuel de CHAMBOST souhaite savoir si les institutions liées à la francophonie sont susceptibles de payer des relecteurs pour effectuer un travail de sélection des articles. Frédéric THUILLIER observe que la francophonie est porteuse d’enjeux diplomatiques qui ne trouvent pas nécessairement à se satisfaire en Wikipedia.

Emmanuel de CHAMBOST en convient, mais souligne que l’enjeu porté par la Wikipedia francophone va bien au-delà de certaines des opérations organisées et financées par ces institutions. A titre personnel, Frédéric THUILLIER place davantage ses espoirs en l’Union européenne et en une coordination des chapters européens.

Jean-François GAFFARD évoque le projet Moulin, financé par l’USAID et destiné aux populations du Mali. Il n’est pas encore abouti, mais le financement de ce projet par une institution américaine peut servir à convaincre des institurions françaises à en faire autant.

Guillaume PAUMIER s’enquiert d’une éventuelle collaboration avec OLPC.

Emmanuel ENGELHART explique que ses choix technologiques sont similaires à ceux du projet Moulin ; il espère donc que les efforts seront mutualisés. En revanche, il n’a aucune nouvelle de l’OLPC.

Autres actions

David MONNIAUX indique que l’association répond aux nombreuses requêtes des journalistes. Elle a besoin de personnes acceptant de répondre à ces questions, souvent très répétitives. Alexis DUFRENOY expose que l’association a participé à Paris Capitale du Libre. Le salon s’est relativement mal passé, en l’absence d’accès Internet : il n’a pas été possible de faire une démonstration du site.

David MONNIAUX revient sur les Rencontres Internet d’Autrans, qui se sont déroulées au début de l’année 2007. Elle rassemble des acteurs très divers, dont des associations rurales qui ont insisté sur l’importance de l’accès à la culture en milieu rural.

Frédéric THUILLIER évoque également la participation de Florence DEVOUARD à la Bibliothèque publique d’information. Parmi les autres événements auxquels l’association a pris part, il cite le salon des RMLL, la Rencontre européenne de Pau, InterTICE, Diffuz, REWIX ou encore Journée professionnelle d’information du groupe français des industries de l’information. Lui-même a participé à des formations à Mediawiki et à Wikipedia. Pour finir, il tient à remercier Mathieu AMO, qui a assuré un grand nombre de manifestations en début d’année.

Retour d’expérience d’Arne KLEMPERT (Wikimedia Deutschland)

Arne KLEMPERT expose que Wikimedia Deutschland a connu quatre événements majeurs en 2006. Le premier a été la Wikipedia Akademy, une conférence destinée aux universitaires, qui s’est tenue à l’Université de Göttingen. L’objectif était d’en faire de ces derniers des wikipédiens actifs : on leur a expliqué le fonctionnement de Wikipedia et la manière dont ils pouvaient contribuer. De leur côté, ils ont expliqué quelles modalités de fonctionnement permettraient d’attirer un public plus académique. Cette manifestation a été un franc succès : de nombreux universitaires ont commencé à collaborer ; des institutions sont disposées à être partenaires d’une prochaine édition qui se tiendrait à Mayence.

Le second projet a été « Wikipedia à l’école » : pendant une journée donnée, des administrateurs et des contributeurs effectuent des présentations pour expliquer comment utiliser Wikipedia à l’école. Ils mettent par exemple en garde contre les infractions au droit d’auteur et contre les problèmes de plagiat. L’association allemande cherche actuellement des sponsors pour une nouvelle édition de cette manifestation, qui coûte de 1000 à 2000 euros : défraiement des wikipédiens participants, édition de « diplômes » récompensant les participants, etc.

Le troisième enjeu a été de dépenser les 100 000 euros qui se trouvaient sur le compte de l’association allemande, notamment pour éviter un redressement des services fiscaux allemands. D’un côté, l’association allemande devait financer des actions qui lui soient propres — par opposition avec un reversement direct à la Fondation ; de l’autre, elle devait éviter les enjeux juridiques liés à l’hébergement de contenu. Finalement, il a été décidé d’acheter des serveurs proxy (Squid) et des serveurs de sauvegarde. Le prochain projet porte sur un second serveur « Tools ».

Enfin, à la fin de l’année 2005, le Conseil d’administration de Wikimedia Deutschland a constaté que le travail bénévole ne suffisait pas à répondre à tous les besoins. Une offre d’emploi a été diffusée ; 65 candidatures ont été reçues. Arne KLEMPERT a finalement été recruté sur un contrat d’un an ; il espère que ce dernier pourra être reconduit.

Pour conclure, Arne KLEMPERT évoque deux affaires judiciaires auxquelles Wikimedia Deutschland a été confrontée. L’affaire Tron portait sur un article mentionnant le véritable nom d’un jeune hacker mort dans des circonstances mystérieuses. L’association a été assignée en justice sur la base de la loi allemande relative à la protection de la vie privée. Le contentieux a conduit à une suppression temporaire de la redirection de wikipedia.de vers de.wikipedia.org, avant que l’association Wikimedia Deutschland n’obtienne partiellement gain de cause. La cour a finalement rejeté la demande des plaignants sur le fond : elle a estimé que la divulgation du nom du hacker ne constituait pas une violation de la vie privée. Cependant, Wikimedia Deutschland aurait préféré que le tribunal reconnaisse son absence de responsabilité sur le contenu de wikipedia.org.

À ce sujet, Frédéric THUILLIER indique que l’association est désormais titulaire du nom de domaine wikipedia.fr. Il redirige vers une page de liens, parmi lesquels fr.wikipedia.org. Delphine MENARD précise que la propriété du nom de domaine est susceptible d’emporter une forme de responsabilité juridique. Certains souhaitent en conséquence que la Fondation détienne directement tous les noms de domaines ; d’un autre côté, cela contraindrait la Fondation à avoir des représentations sur chacun de ces territoires, ce qui la rendrait plus vulnérable d’un point de vue juridique.

La séance est suspendue de 16 heures 40 à 16 heures 50.

Bilan financier

Présentation

Delphine MENARD indique qu’une centaine de dons ont été reçus au titre de l’année 2006, pour un total de 17 000 euros. La plupart des dons sont libellés sous forme de chèque et très peu sont reçus par virement : le chèque étant un moyen de paiement typiquement français, cela signifie que l’association française permet de capter des dons qui ne seraient pas nécessairement faits à la Fondation. Un contributeur verse 10 euros par mois depuis un peu plus d’un an.

Marie-Lan NGUYEN présente la répartition des dons par mois depuis la précédente Assemblée Générale : la majeure partie d’entre eux a été reçue pendant l’appel lancé par la Fondation.

Le don le plus important s’élève à 10 000 euros, suivi par un don de 1000 euros et un don de 900 euros ; le montant le plus faible est de 10 euros. En termes de contribution, la plus grande partie des montants reçus par l’association (hors don de 10 000 euros) provient des dons importants (supérieurs à 240 euros) et des dons moyens (de 30 à 120 euros).

Delphine MENARD précise qu’elle ne dispose d’aucun relevé bancaire pour la période allant du 12 janvier 2006 au 28 février 2006. À date, l’association dispose de plus de 20 000 euros sur son compte, contre 6000 euros au début de l’exercice. Compte tenu de l’importance de ce montant, une partie de la trésorerie a été placée sur un compte sur livret, dont les intérêts (104 euros) ont permis de compenser une partie des frais bancaires, qui s’élèvent à 180 euros par an. Au 31 décembre 2006, ce compte présentait un solde de 14 104 euros contre 7326 euros pour le compte courant.

Les recettes 2006 ressortent à 17 000 euros. Les dépenses s’élèvent de 2872 euros, dont :

  • les voyages et déplacements,
  • les frais postaux,
  • les services bancaires,
  • la cotisation au Forum des droits de l’Internet,
  • des honoraires d’avocat (598 euros),
  • des droits d’entrée à des foires et expositions (Fête de l’Huma),
  • des fournitures et petit équipement (disque dur, hub, etc.),
  • des fournitures de bureau,
  • la fabrication des T-shirts (365 euros),
  • les noms de domaines.

Delphine MENARD se déclare satisfaite de sa collaboration avec la secrétaire pour ce qui est de la gestion des dons et des adhésions : ce mode de fonctionnement a permis un double regard sur les entrées d’argent. Pour conclure, elle s’engage à produire un document qui sera publié et viendra en appui de la demande de reconnaissance d’intérêt général.

Remarquant l’apparition d’honoraires d’avocat dans les dépenses de l’association, Lionel ALLORGE se demande si Wikimedia France aurait les moyens d’intenter un procès.

Delphine MENARD reconnaît que la question se pose de plus en plus face à de tierces personnes qui réutilisent le contenu des projets en violation des licences, ou face à des utilisations non autorisées du logo ou de la marque.

Vote du quitus

Quitus est voté à la trésorière à l’unanimité moins une abstention.

Élection du Conseil d’administration

Trois personnes n’ont pas recueilli 50 % des suffrages exprimés : Michèle DRECHSLER, Delphine MENARD et Frédéric THUILLIER.

Sont élus au Conseil d’administration : Valérie CHANSIGAUD, David MONNIAUX, Pierre BEAUDOUIN, Guillaume PAUMIER, Johann DREO, Emmanuel ENGELHART, Christophe HENNER et Jean-François GAFFARD.

Questions diverses

Colloque

Pierre BEAUDOUIN indique que les dates du colloque ont été fixées aux 19 et 20 octobre ; le budget est estimé à 18 000 euros.

Valérie CHANSIGAUD précise que certaines sommes peuvent être pris à leur compte par la Cité des Sciences.

Delphine MENARD rappelle l’importance d’élaborer un budget qui prenne toutes les dépenses en compte. Cela permet d’avoir une visibilité sur les montants en jeu, au cas par exemple où aucun sponsor ne serait trouvé, et pour identifier les contributions les plus importantes.

Valérie CHANSIGAUD précise qu’un imprimeur s’est porté volontaire pour prendre en charge des tâches d’impression. Une liste de diffusion dédiée à l’organisation du colloque a été mise en place ; elle est ouverte a tous, membres de l’association ou non.

Valérie CHANSIGAUD fait circuler un projet de dépliant et un projet de plaquette.

Valérie CHANSIGAUD souligne l’importance d’avoir de la documentation, pour rechercher les sponsors comme pour informer les futurs participants. Un dépliant et une plaquette de présentation de Wikimedia seront prochainement validés. La stratégie de communication reste à établir.

Pierre BEAUDOUIN signale des besoins important en communication, notamment avec la presse.

Delphine MENARD suggère de recourir aux services d’un attaché de presse.

Emmanuel de CHAMBOST estime pour sa part que le colloque doit être organisé « à la mode wiki », donc sur la base du bénévolat.

Valérie CHANSIGAUD considère que l’importance atteinte par Wikipedia justifie que l’association se donne les meilleures armes pour la promouvoir. Si cela passe par le recours ponctuel et ciblé à un attaché de presse, elle n’y est pas opposée.

Pierre BEAUDOUIN souligne que l’objectif reste de minimiser l’impact financier du colloque sur Wikimedia France.

David MONNIAUX explique que l’association reçoit un grand nombre de demandes de journalistes par semaine ; la plupart d’entre elles portent sur des statistiques. En sens inverse, l’association a fréquemment besoin de contacter des journalistes pour rectifier les erreurs contenues dans la presse. Ces deux activités représentent une charge de travail importante, supérieure à celle que des bénévoles peuvent fournir. L’association est également confrontée à un problème de diffusion de ses communiqués de presse.

Pour Delphine MENARD, l’un des problèmes de Wikimedia France est de gérer sa célébrité. Sachant que l’association n’a pas les épaules assez larges pour assumer la pression de la presse, il est important de trouver un bon équilibre entre activités qui peuvent être prises en charge par les membres et celles qui ne le peuvent pas. L’objectif n’est donc pas de dépenser, mais d’investir pour récolter des résultats.

Delphine MENARD croit que l’association française n’a pas la reconnaissance presse à laquelle elle pourrait prétendre. Pour l’instant, Wikipedia en est au stade où toute presse est bonne à prendre. Il convient désormais de passer à un modèle où la presse sur Wikipedia est, sinon positive, du moins informée. Elle cite en exemple la campagne menée par le magazine allemand Bild : chaque jour, celui-ci pointe du doigt une erreur contenue dans Wikipedia. Il en a résulté une vague de vandalisme sur la Wikipedia germanophone, certains insérant délibérément des erreurs pour figurer dans les pages du magazine.

Jean-François GAFFARD remarque que la Fondation ne fournit que depuis 2006 des comptes audités par un cabinet externe. De même, l’évolution « démocratique » de la composition du Board reste relativement récente. Plus la structure se montre digne de confiance, plus elle pourra attirer des personnes de bonne volonté.

Livre électronique

Valérie CHANSIGAUD indique avoir été contactée suite au deuxième Salon d’histoire des sciences au sujet de l’introduction en France du livre électronique. Il s’agit d’un écran souple doté d’une très bonne résolution (200 pixels par pouce) et une excellente autonomie. L’objet est lisible et il est très léger (170 grammes pour un format A5). Pour l’instant, l’affichage se fait en niveaux de gris, mais la couleur devrait arriver assez rapidement. L’un des projets les plus aboutis, celui des Echos, portera sur un livre fermé, afin d’avoir à éviter de devoir mettre en place un service de hotline. La plate-forme sous-jacente est souvent un Linux. Les industriels sont très intéressés par Wikipedia, car cela permettra d’offrir du contenu libre.

Frédéric THUILLIER met en garde contre le danger de servir de cheval de Troie à des formats fermés.

Pour conclure, Delphine MENARD souhaite que l’association s’ouvre davantage vers les autres chapitres et qu’elle multiplie les contacts, notamment pour échanger des bonnes pratiques. Chacune des associations à des particularités très intéressantes.

Christophe HENNER fait part d’un projet pour organiser Wikimania à Strasbourg en collaboration avec les Wikimedia Suisse et Allemagne.

Delphine MENARD remarque que Wikimania n’a jamais porté par les associations nationales. C’est un événement international organisé par la Fondation, qui n’a pas vocation à être le terrain de jeu des associations nationales, mais qui doit être pris en charge par les communautés.

La séance est levée à 18 heures 35.

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